
Modalités d’application de la taxe forfaitaire sur les cessions de terrains devenus constructibles
Quelles sont les modalités d'application de la taxe communale sur la cession de terrains rendus constructibles (CGI, art. 1529 ; v. Le Lamy droit immobilier 2018, n° 6946), dans l’hypothèse où une commune s'apprête à instaurer cette taxe, à la faveur d'un plan local d’urbanisme (PLU), en cours d'adoption, tandis que son ancien plan d'occupation des sols (POS) est devenu caduc au 27 mars 2017. La qualité de terrains rendus constructibles s'apprécie-t-elle par rapport à l'ancien POS ou au règlement national d’urbanisme (RNU) ?
Interpellé par un parlementaire sur cette problématique, le ministre de l’Économie et des Finances rappelle tout d’abord le régime de la taxe, instituée par les communes et par les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) compétents pour l'élaboration des documents locaux d'urbanisme, et exigible lors de la première cession à titre onéreux d'un terrain intervenue après son classement en terrain constructible. Cette taxe s'applique aux seules cessions de terrains nus qui ont été rendus constructibles en raison de leur classement par un PLU ou par un document d'urbanisme en tenant lieu (POS notamment) dans une zone urbaine ou dans une zone à urbaniser ouverte à l'urbanisation ou par une carte communale dans une zone constructible. Du fait de la caducité d'un POS, non transformé en PLU au 31 décembre 2015, ou non engagé dans une procédure de révision avant cette même date et achevée au plus tard le 27 mars 2017, le RNU s’applique sur le territoire communal et la taxe forfaitaire cesse de s'appliquer (v. BOI-RFPI-TDC-10-10-20180607, n° 130).
Le ministre précise ensuite que dans le cas où le terrain cédé n'était pas constructible sous l'empire du RNU, la première cession intervenue après son classement par le PLU se situe dans le champ de la taxe, que le terrain ait ou non été constructible en application du POS jusqu'à sa caducité. En revanche, dans l'hypothèse où le terrain a été classé constructible en vertu du POS et l'est demeuré de manière continue ensuite, notamment sous l'empire du RNU, la cession intervenue après l'adoption du PLU n'est dans le champ de la taxe que si aucune cession n'est déjà intervenue depuis le classement.