Chambre de l’instruction et droit de se taire : des QPC renvoyées
Pénal - Pénal
12/02/2021
Un article, trois questions prioritaires de constitutionnalité renvoyées. L’article 199 du Code de procédure pénale organise les débats devant la chambre de l’instruction. Plusieurs questions renvoyées pour savoir si ce texte ne méconnaît pas les articles 6, 9 et 16 de la Déclaration de 1789.
Les dispositions de l’article 199 du Code de procédure pénale qui régissent le déroulement des débats, ne prévoient pas que la personne qui comparaît devant la chambre de l’instruction, saisie du règlement d’un dossier d’information ou statuant sur la détention provisoire, soit informée de « son droit, au cours des débats, de faire des déclarations, de répondre aux questions qui lui sont posées ou de se taire ».
Dans trois arrêts distincts, la Cour de cassation juge que l’objet de l’audience devant la chambre de l’instruction, saisie du règlement d’un dossier d’information est « d’apprécier l’existence et la suffisance des charges d’avoir commis l’infraction poursuivie, afin de déterminer si elles justifient le renvoi de la personne mise en examen devant la juridiction de jugement ». S’agissant de la comparution personnelle de la personne détenue devant la chambre de l’instruction, l’audience a pour objet « de permettre à la juridiction de lui poser les questions qui lui paraissent utiles à l’instruction du dossier ».
Pour la Cour, la personne détenue peut donc être amenée à faire des déclarations, notamment sur des faits objet de la poursuite. Dès lors, « en l’absence d’une notification préalable à la personne détenue de son droit de se taire, il pourrait être porté atteinte à son droit de ne pas s’accuser ».
Les trois questions ont été renvoyées. Réponse attendue du Conseil constitutionnel, saisi le 11 février 2021.
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