Code de Justice pénale des mineurs : un temps de préparation suffisant ?
Pénal - Pénal
20/01/2021
Le Code de justice pénale des mineurs doit faire l’objet d’un débat au Sénat à la fin du mois de janvier. Néanmoins, dans un communiqué commun, des professionnels du droit dénoncent « un déni de démocratie jusqu’au bout ». Explications.
Dans un communiqué commun, publié le 15 janvier 2021, de nombreux professionnels du droit dénoncent une atteinte au respect du débat démocratique et un manque de temps pour se préparer avant son entrée en vigueur, prévue le 31 mars 2021.
En cause notamment : la publication d’une circulaire avant le vote de la loi par le ministre de la Justice le 18 décembre (Le Monde, 7 janv. 2021). Les professionnels regrettent que « Si le document en question se présente comme un courrier, le fichier pdf est bel et bien baptisé “circulaire GDS-CJPM accompagnement de la mise en œuvre de la réforme” et le fond ne trompera personne ».
Les professionnels précisent que ce report devait permettre au Parlement d’avoir le temps d’examiner le texte et aux juridictions pour mineurs de se préparer. En réalité, « toutes et tous les professionnels s’accordent à dire que ni les tribunaux pour enfants, ni la protection judiciaire de la jeunesse, ne seront prêts à temps ». Les effets du confinement ne seront pas résorbés d’ici la date d’entrée en vigueur affirment-ils.
Aussi, « les outils informatiques et les trames de décisions ne seront par ailleurs pas opérationnels à la date d’entrée en vigueur annoncée du 31 mars 2021 » : le texte définitif ne sera pas connu avant le mois de février et la partie réglementaire sera forcément publiée après. Conclusion : cela laisse « vraisemblablement moins d’un mois avant l’entrée en vigueur du Code, pour examiner un texte réformant de manière majeure la justice pénale des mineurs ».
Sur le fond, après avoir demandé l’abandon du Code à plusieurs reprises, ils regrettent à nouveau que « malgré la communication gouvernementale qui en est faite, ce Code marque une rupture avec les principes fondateurs de l’ordonnance de 1945 en vue d'accélérer les procédures judiciaires de façon expéditive, au détriment du temps éducatif pourtant seul à même de protéger ces enfants et de prévenir la récidive ».
Les professionnels entendus ? En tout cas, la commission des lois du Sénat, réunie le 20 janvier 2021, a repoussé l’entrée en vigueur de la réforme au 30 septembre 2021 pour tenir compte de l’état de préparation de l’ensemble des juridictions et de la protection judiciaire de la jeunesse (Sénat, n° 228, amendement n° COM-21).
Rendez-vous le 26 janvier pour l'examen du texte en séance publique.
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